Julia Del Arbustia, dit Herbe A Chat

Le Bébé qui venait de naître était une fille, une petite Ecaflip au doux duvet vert. La Mère, Ecaflip au pelage argenté, regardait l’enfant.
« Mais qu’est-ce que j’en fais ? Répétait-elle. »
Le père, un Abraknyde, ne bougeait pas et fixait le sol en grognant. Il en avait vu des enfants… abraknydes. Quelle idée stupide de mettre enceinte une Ecaflip. Le nouveau-né criait, l’air de la forêt entrait pour la première fois dans ses poumons, ça faisait mal. La mère de l’enfant tapa sur le dos de cette dernière.
« Mais taie toi un peu.. Tu vas finir par m’énerver.. »
L’Ecaflip argentée souffla sur le visage de la petite. Le chaton pleura, l’haleine Alcoolisée de sa mère lui piquait les yeux, elle avait mal. L’Abraknyde grogna et pris l’enfant dans ses bras, ou plutôt, entre ses branches.
« Nom ? demanda-t-il.
- Quoi nom ? (Elle soupira) Ah oui, en plus, faut la nommer ! (Elle grogna et se mordit les lèvres) … Julia ?
- Julia ! »
L’Abraknyde sourit et chatouilla l’enfant.



Magali Del Arbustia, la mère de Julia, devenait de plus en plus distante. Elle ne s’approchait plus de son mari abraknyde ou de sa fille et retombait dans l’alcool et la drogue. Magali avait rencontré son mari alors qu’elle était ivre morte. L’abraknyde, en manque de nouvelles sensations, lui fit un enfant et ils se marièrent tous les deux, sans cérémonie. Magali, femme infidèle, non faite pour être mère, mais plutôt prostituée dans les tavernes d’Amakna, laissait souvent Julia seule dans la forêt, pendant que le père de cette dernière tuait des aventuriers malchanceux. Il était sur la liste Noire de bien des personnes, cet Abraknyde…
Un jour, un Enutrof, indigène d’Astrub, arriva dans la forêt, armé de sa hache. Il décima tout les Animaux et Végétaux présents. Le Père de Julia fut coupé et utilisé comme charbon pour une maison quelconque d’Amakna.
« Ton père, il est.. là ! (Magali pointa de la fumée sortant d’une maison) Hihihihi… Il va rejoindre ta Grand-mère là haut.. »
Encore Ivre, l’Ecaflip Argentée riait aux larmes. Elle serrait contre elle la gamine, alors âgée de 3 ans. Elle serrait fort, très fort…
« Maman.. Tu me fais mal.. »
La mère ne réagit pas et continua de rire.
« Tu sais qui c’était ta grand-mère ? Elle s’appelait Julia, comme toi. Elle était toute jolie, comme… moi ! (Elle pleura de rire)
- Maman.. J’ai mal..
- Tu vas arrêter de m’interrompre ?!

Magali gifla sa fille, d’une violence qui fit tituber l’enfant. Julia pleura et courut loin de là. Elle trouva un coin tranquille, au bout de la forêt, seule avec ses rêves. Elle se tenait la joue en miaulant de douleur.

« Comme quoi, on devrait prendre la vie comme elle vient. Ca fait Mal et ça fait rien.² »

¹ Zazie – Rodéo
² Zazie – Ca fait Mal et Ca Fait Rien

Julia se réveilla au milieu des buissons. Il faisait froid. Elle grelottait. L’enfant se frotta les yeux et retourna chez elle. Elle poussa la porte de la petite cabane. Magali était en train de frapper contre un mur, ses pattes étaient en sang, mais elle ne s’arrêtait pas, comme si elle ne sentait rien.
« Maman ? »
Magali ne se tourna pas. Le pelage de l’Ecaflip était couvert de poudre blanche, tout comme la table, où gisait des petits amas de poudre. Julia s’approcha de la table et toucha la poudre avec le bout de ses doigts. Elle se fit violemment attraper par le cou, et envoyer dans le mur, dans lequel frappait sa mère.
« Ne touche pas ! »
C’était à l’enfant de saigner maintenant. Magali griffa le visage de sa fille avant de s’asseoir à table et s’amuser avec la poudre entre ses doigts. Julia se releva et commença à s’en aller comme elle pouvait. L’Ecaflip argentée se releva et agrippa à nouveau la gamine par la peau du cou.
« Où tu vas ? Tu restes ici, avec moi ! Hein chérie ? »
La petite se débattait et mordit la patte de sa mère. Julia se lécha les babines, la poudre blanche venait de se poser sur sa langue. Elle miaula.
« Tu veux me faire mal avec tes petits crocs ? Tu me chatouilles plutôt ! »
Magali sortit son épée et la colla contre le cou de la petite.
« Arrête de bouger ! »
Mais l’enfant ne bougeait pas, c’était elle qui titubait. Elle lâcha Julia pour se tenir la tête, elle essaya de se rattraper à la table, en vain. Magali tomba par terre, sa fille recula jusqu'à se cogner au mur derrière elle. L’Ecaflip adulte fut prise de spasmes.



Julia pris la fuite. Loin de cette maison de fous. Laissant sa mère convulser sur le sol, seule.
Elle courut longtemps avant que quelqu’un ne la rattrape. Un Eniripsa. Il attrapa l’Ecaflip et lui demanda :
« Petite ! Pourquoi cours-tu comme ça ?! »
« Maman ! Maman ! »
L’enfant pointa sa maison au loin, l’Eniripsa voulu l’emmener avec lui voir ce qu’il y avait, mais Julia se débattit et recommença à courir, jusqu'à enfin sortir de la forêt. Elle arriva au temple Ecaflip, après plusieurs jours. Le temple Ecaflip : Endroit où elle vécut la majeure partie de son enfance.

« Je suis là, Souris parmi les chats Seule, à qui la vie Ne sourit pas
Puisque la fée Ne s'est pas penchée Sur mon berceau Je fais son boulot…² »

¹ Zazie – Rodéo
² Zazie - Doolididom

Julia avait treize ans. Elle était assez grande pour choisir avec quel élément elle allait combattre.
Le gardien du Temple lui tendit trois paquets : Un terreux mais assez fragile, comment pouvait-on faire des dégâts avec ça ? ; Un autre, léger et humide ; et enfin un troisième, brûlant comme une flamme. Julia pris le deuxième puis le troisième.
Le gardien installa l’épouvantail d’entraînement au centre du tapis.
« Le paquet humide est appelé « Bluff », pour faire mal avec tu dois être agile, mais aussi chanceuse pour faire des dégâts. »
L’Ecaflip lança les cartes sur l’épouvantail. Un bras de foin se détacha et tomba au sol.
« Bien, et l’autre maintenant. Fais attention à tes pattes. Ce paquet doit être manié avec précaution, il peut te brûler à tout moment. Mais c’est sur ton ennemi que tu dois te concentrer, pour lui faire mal. »
Julia se concentra sur l’as de cœur qui ornait sa carte, elle le regarda fixement et un petit coin de la carte commença à brûler. L’adolescente redoubla d’effort et la carte finit par s’enflammer complètement, elle les lança sur l’épouvantail qui s’enflamma en un joyeux feu de camps.
« Tu arrives à combattre avec le feu, l’air et l’eau. Que veux-tu garder ?
- …Hum, les trois (Elle sourit et prit les deux paquets de cartes)
- Les trois ? Tu vas avoir une charge de travail importante à fournir pour les maîtriser. T’en rends-tu compte ?
- Ne vous en faites pas, vous n’êtes pas mon père. »
Julia sourit et pris sa cape à bout de bras. Elle pouvait enfin partir du Temple et vivre sa vie. Son entraînement était fini.

« Je suis le maître du feu, le maître du jeu. [...] Une terre glacée, une terre brûlée. ¹ »

¹ Zazie – Je Suis Un Homme

Julia grandit encore, et atteignit les seize ans. Sa silhouette s’affinait encore et l’Ecaflip commençait à comprendre comment se faire remarquer par les habitués de la taverne.
Elle prenait l’exemple de sa mère, même si elle n’était pas un très bon exemple. Elle avait besoin d’argent, et le tavernier, comme tous les visiteurs d’ailleurs, le savait. Autant un jour, il attrapa le bras de l’Ecaflip et l’entraîna dans l’arrière-boutique.
« Tu veux de l’argent, tu n’en as plus assez et ta passion pour mes chopes t’endette. Les clients te regardent tous… »
Le tavernier commença à déshabiller l’Ecaflip du regard. Julia serra son gilet.
« Tu peux peut-être satisfaire les clients pendant que je les sers… Ou alors après… comme digestif…
- Que je fasse la pute ?
- Non… (Il la plaqua au mur) Que tu payes tes dettes, dit-il avec un sourire malsain. »
Julia le poussa et le regarda dans les yeux.
« Ca suffit ! Je suis peut-être endettée mais je ne vais pas m’abaisser à ça ! »
Le tavernier la gifla et lui tira l’oreille.
« Tu n’as qu’a prendre exemple sur Magali. Elle le faisait bien sans rechigner elle.
- Maman ? »

« je suis telle ou telle, je suis toutes celles que tu veux,
je fais tour à tour la moue et l'amour, je suis ce que tu veux bien faire de moi,
et tu fais tout et n'importe quoi ¹»

¹ Zazie – Autant De Peine Que De Toi

Julia, poussée par pas mal de coups de bâton ou d’épée, finit par accepter de rembourser ses dettes. Le tavernier était très content, ses clients revenaient peu à peu, l’Ecaflip les intéressait beaucoup.
Un soir, Julia revint en sang, les habits complètements arrachés. Mais ça devenait habituel… Tant et si bien que le tavernier lui ordonna de rester, elle n’avait pas besoin de soin selon lui. Julia se remit donc à aguicher les clients. Un disciple Eniripsa lui fit signe. Il avait des cheveux rouges et des yeux d’un bleu Azur. L’Eniripsa paya Julia et ils montèrent à l’étage. A la grande surprise de la jeune fille, il commença à regarder ses blessures et engagea la conversation :
« Comment te nommes-tu ?
- On m’appelle Herbe. Herbe à Chat. »

Julia n’avait plus de nom. Elle se faisait appeler Herbe, un point c’est tout. Pourquoi ? Le Tavernier lui donnait souvent de l’Herbe à Chat pour la rendre plus… active. A tel point que cette drogue ne lui fit plus d’effet. Elle ne l’excitait plus, au contraire elle la calmait. Un seul brin de cette plante suffisait à la détendre. Mais elle fournissait toujours les clients, et avait donc pris ce surnom. Malheureusement, son « patron » avait trouvé une autre drogue pour elle. La même que celle que Magali pris, le soir de son overdose, mortelle. Elle marchait bien celle là. Même un peu trop.

« Herbe… Tu es mignonne Herbe, pourquoi tu te retrouves à faire tu gringues à des ivrognes ?
- Longue Histoire. Pourquoi veux-tu savoir ?
- Ca va faire plusieurs jours que je te regarde, ta beauté se fane…Il ne faut pas que tu restes avec ces sales porcs..
- …Mais pourquoi tu t’occupes de moi ?
- Ca ne se voit pas ? Ne veux-tu pas… »
L’Eniripsa l’embrassa. Non elle ne voulait pas. Elle faisait uniquement ce qu’elle devait faire et empochait les sous. Et lui il venait et il croyait pouvoir avoir ce qu’il voulait ? Elle toute entière et pour toujours ? Et bah il fallait payer.. comme tout le monde…




¹ Zazie – On Eteint.

Il avait payé. Né d’une Famille Riche d’Amakna, il en avait bien les moyens. Mais il croyait que tout ce qu’il payait lui appartenait. Ainsi, il ne traita donc Julia que comme un vulgaire jouet. Mais l’inconvénient est que ce jouet était tombé enceinte. Et en plus, son temps de gestation était tel qu’elle tenait plus du chacha que de l’Ecaflip. Un Mois de « grossesse » lui suffisait amplement pour mettre bas. Malheureusement, le petit Eniripsa qui l’avait épousé ne pouvait plus exhiber sa femme en public. Trop grosse à son goût. Elle devait accoucher et vite. Il lui suffisait d’entendre les remarques de ses camarades de buverie pour le mettre en rage.
« Elle est où la petite de la taverne ?
- Devil a réussi à la mettre en cloque.
- Et comment on s’amuse nous ? On veut pas d’une grosse. Débrouille toi, mais ramène la. »
A la maison, toujours le même rituel. Des coups. Punition pour s’être laissé faire et porter désormais son enfant.
Julia réussie à partir chez une amie pour accoucher. Une Feca, qui fut tuée deux ans plus tard par un Meulou. Cette Disciple de Feca se nommait Sandra. Elle était une des rares personnes à ne pas s’intéresser à Julia que pour son physique. Sandra aida l’Ecaflip. Naquis Bonbon.
Cette enfant avait choisit Crâ. Elle avait les même cheveux rouges que son père, mais les yeux de sa mère. Un visage d’ange.
Julia rentra chez Devil, Bonbon dans ses bras. L’Eniripsa regarda l’enfant.
« Alors c’est ça notre fille ?
- Tu t’attendais à quoi ? Un paquet cadeau ?
- Tu l’as appelé comment ?
- Bonbon. Elle est douce comme une sucrerie, et la couleur de ses cheveux rappelle celle des fraises.
- Nom stupide. (Il lui donna un coup dans le ventre) Tache de vite retrouver ta silhouette d’avant. Je veux que tu sois présentable à l’avenir.
- Oui, Devil… »
Et Julia obéit. En alternance avec l’éducation de Bonbon, elle devait sortir avec son mari, le suivre dans ses dîners ou ses soirées à la taverne, qui tournaient bien vite autours de l’Ecaflip et de ses formes. L’Eniripsa devenait pire qu’un proxénète. Julia devait faire avec, par peur qu’il arrive quelque chose à Bonbon.

« Je ne serai jamais un ange Je ne serai jamais une sainte c'est vrai Je suis trop occupée à survivre Si c'est le paradis ou l'enfer Je vais vivre pour le dire ¹ »

Une année passa, elle fut de nouveau enceinte. Devil recommença ses coups. Mais s’en était trop. Cette fois, l’enfant était mort avant même d’avoir goûté à la vie.
C’était encore un de ces soirées où elle finirait sûrement au lit avec un des amis de Devil. Ca suffisait comme ça.
« Devil ?
- Appelle moi Chéri devant eux, je te l’ai déjà répété.
- Devil, je crois que tu vas finir par t’appeler Chéri tout seul.
- Ne me fait pas rire.. Je vais avoir mal aux côtes.
- (Elle prit un des couteaux qui traînait sur la table de la taverne et menaça l’Eniripsa avec.) Tu veux avoir mal aux côtes ?
- Arrête tu vas te blesser. Maintenant tu retournes gentiment t’asseoir, je ne t’ai pas épousé pour que tu fasses sans arrêt tes crises. »
Des crises.. Se taire depuis plus d’un an et se laisser faire étaient des crises ? Bien, alors elle allait lui en donner.
Elle reprit le couteau et le planta dans la main de Devil. Tout les amis de son mari s’attroupèrent autour d’elle, lui lançant des regards noirs. Mais elle n’y faisait pas attention.
- Tu as réussi à dégoûter notre fils de la vie avant même qu’il ne naisse. Je vais t’ôter la tienne alors. Tu ne m’as pas acheté, je ne suis pas à toi.
Elle sortit le paquet de carte qu’elle gardait toujours sur elle et se concentra pour l’enflammer. Il brûla et elle le lança sur Devil. Lui donnant des coups dans le ventre, et l’envoyant comme une balle contre les murs de la taverne. L’Eniripsa pleurnichait. Un dur au cœur de mauviette. Julia finit par l’embrasser. Et lui enfonça un Kama dans la gorge. Il allait s’étouffer avec l’objet de ses désirs. Puisqu’il l’aimait tant.

« Je ne t’aime pas, c’est plus fort que moi, Les Larmes qui Coulent sur tes Joues.. C’est pas facile à dire mais… je m’en fout ² »

Devil s’étranglait. Ses amis s’efforçaient de lui faire recracher la pièce, en vain. Dommage pour lui. Il allait rejoindre son fils. Julia rigola. Elle attrapa ses sachets de drogue sur la table, les mit dans sa poche et sortit, laissant ce pauvre petit Eniripsa manquer d’air, jusqu'à ce qu’il en meurt.



¹ Madonna – Survival
² Zazie & Vincent Baguian – Je Ne T’Aime Pas.

*Tales of Symphonia - Refill.mp3*


Plusieurs années passèrent, Julia avait maintenant vingt-trois ans. Cela faisait depuis plusieurs mois déjà qu’elle ne savait pas quoi faire pour s’occuper. Bonbon avait grandit et ne demandait plus autant de soin qu’avant, Julia avait du temps libre, mais à quoi pouvait-il lui servir ? Elle n’était pas assez forte pour affronter beaucoup de monstres, et en plus cela ne l’amusait pas. Elle passait son temps à récolter ou à cueillir des fleurs. C’était lassant.
Au fur et à mesure de ses vaines recherches d’occupation, Julia rencontra une jeune Iop qui lui montra le clan Samoulaille. Être payée pour tuer, aider ou surveiller.. Peu importe, elle avait besoin d’argent. Tant qu’elle était payée, c’était l’essentiel. Et cela restait toujours mieux que de faire la prostituée pour survivre. Bonbon grandissait, même si elle ne demandait plus d’attention particulière, elle avait besoin de nouveaux habits, d’arcs et de flèches, ça devenait dur à gérer.

Julia décida donc d’aller voir ce clan pour y entrer. Elle pénétra dans la demeure des Samoulailles, des dizaines de personnes en chapeaux de pailles y étaient assises, leurs boucliers posés à côté d’eux. Au fond de la salle, cachée derrière la table, une Sacrieur somnolait. L’Ecaflip ne sachant pas trop quoi faire, alla la réveiller. La Sacrieur entrouvrit les yeux, relevant doucement son chapeau de paille. Elle dévisagea Julia, attendant qu’elle pose sa question. Julia ouvrit enfin la bouche en bredouillant légèrement :
« Ex-Excuse moi, tu pourrais m’expliquer comment intégrer ton clan ? »
La disciple de Sacrieur ne répondit pas. Elle se contenta de pointer du pouce une Feca en vêtements verts. Celle-ci parlait haut et fort, se tenant droite. Sûrement la chef. Julia s’inclina pour remercier la Sacrieur. Sous son pelage vert, ses joues rougissaient. Elle arriva à la hauteur de la Feca, et lui demanda comment faire pour intégrer le clan.
Pendant l’explication, Julia était assise en tailleur devant la chef, Tamori Luneal. L’Ecaflip faisait tourner son alliance. L’alliance était devenue un pendentif chétif pendouillant sur une vulgaire ficelle de lin. S’amusant tantôt à la mâchouiller, tantôt à la faire tourner, elle pensait à la Sacrieur, son regard, son visage, elle était très jolie sous ses airs méchants et mystérieux…
« Tu as tout compris ? »
Hein ? Quoi ? Non, elle n’avait rien suivit du tout.
« Je dois vous envoyer un Tofu ? Je peux pas le manger plutôt ? »
Luneal se tapa le front. Visiblement Julia était aussi stupide qu’une Iop née de la dernière pluie.
« Non, essaye de m’en envoyer un. Si tu réussis sans le manger, je t’accorde un entretient. »
Julia n’avait pas de Tofu. Comment allait-elle faire ? Elle sortit, tentant d’en trouver un. Au moment de poser sa patte sur la poignée, une main se posa sur la sienne. C’était la Sacrieur. Elle prit la patte de Julia et sortit avec elle. Une fois dehors, elle lui tendit une petite bête jaune à plumes, un Tofu. Un mot était déjà accroché à sa patte. Julia pris le volatile puis sourit à la jeune fille. La Sacrieur lui rendit son sourire. Les joues de Julia rougissaient à nouveau. La Sacrieur rigola.
« Merci…
- Alexia.
- Merci Alexia ! »
Elle dit au Tofu d’aller voir Luneal, dans les minutes qui suivirent, la réponse arriva. L’Ecaflip aurait son entretient dans l’heure.

*Wolf Song 1 - Zelda TP*

L’entretien débuta. Luneal demanda à Julia de la suivre à la cave. La Feca s’installa au centre de la pièce, dans l’ombre. Une légère lueur éclairait son visage, accentuant encore plus son air de supériorité. Julia s’assit, en tailleur, comme à son habitude, devant Luneal. La femme au chapeau de paille lui posa plusieurs questions, telles que la définition du Mercenariat ou des contrats. L’Ecaflip répondait mais Luneal lui donnait toujours l’impression qu’elle disait faux.
« Tu devras répondre à cette dernière question avant l’épreuve finale : Oui ou Non ? »
Mais c’était quoi cette question ? Elle était tordue elle, il manquait toute une partie de la question ! L’Ecaflip laissa un blanc avant de répondre au hasard : « Non »
Luneal fit une petite mine déçue, Julia se demanda pourquoi. Elle baissa la tête, pensant déjà avoir loupé son entretien.
« Maintenant tu m’écoutes et tu t’exécutes. Fais un pas en avant. Deux en arrière, un à fauche et un à droite. »
La jeune femme obéit sans trop comprendre.
« Bravo tu sais danser ! »
Elle se foutait d’elle ou quoi ? Le verdict allait tomber.
« Bienvenue chez les Samoulailles. »
Julia sourit, elle avait réussit. Pour sa première quête, elle devait trouver son uniforme : Le Chapeau de Paille, la Cape au point rouge, et le Bouclier. Elle dépensa l’argent qui lui restait et, aidée de sa guilde, elle pu tout ramener. Elle revint à la maison des Mercenaires, Alexia était encore là. Julia prit place à coté d’elle et elles discutèrent de tout et de rien.

L’Ecaflip verte passait son temps au Q.G. Espérant avoir des quêtes pour bientôt avoir son argent. Elle ne parlait presque qu’à Alexia ou Luneal. Parfois, une Xélor traînait au centre du tapis de la maison. Elle disait que c’était le sien et que personne ne pouvait s’asseoir dessus. Cette Xélor jouait de la Flûte. Toujours la même mélodie.. Julia ne l’aimait pas cette mélodie, devenue trop lassante avec le temps.

*Sacred Grove - TP*
Au fil du temps, Julia ne rougissait plus en parlant à Alexia. C’était plutôt l’inverse, parfois les joues de la Sacrieur viraient au rose. C’était mignon. Un jour, Alexia se transforma en chacha. Julia caressa le chacha tout en discutant avec les autres Samoulailles présents. L’animal lui léchait le visage quand sa langue dérapa sur les lèvres de l’Ecaflip. La nouvelle Samoulaille fut surprise mais ne dit rien au chacha, jusqu’à ce qu’il recommence.
« Tu le fais exprès, petite boule de poils ? »
Le chacha ne répondit pas, pas même un miaulement. Il se contenta de se faufiler dans le gilet de Julia et de se coller contre sa poitrine. Julia devint rouge automatiquement. Elle attrapa le chacha et l’emmena dehors. Alexia reprit sa forme normale et embrassa l’Ecaflip verte.

Julia restait bloquée. Elle n’avait jamais fait l’amour avec une fille. Elle était réservée à la clientèle masculine quand elle était encore prostituée, ordre du patron. Alexia lui montrait petit à petit, l’Ecaflip découvrait avec Plaisir, retenant chaque conseil. Julia l’aimait, elle faisait tout pour elle, elle n’avait qu’à demander.

Julia était en train de montrer son rapport de quête à une Samoulaille quand Alexia arriva, toute souriante. Elle tira la jeune femme dans la rue et l’embrassa puis lui fit fermer les yeux. L’Ecaflip se laissa faire.

« Ouvre les ! »
Elle s’exécuta. L’église ? Elle regarda Alexia, qui la plaçait devant le Curé. Alexia prit une alliance et la tendit à Julia. L’Eglise était vide, c’était tant mieux, l’Ecaflip n’aimait pas particulièrement la foule.
Elles se passèrent leurs alliances, et répondirent en chœur :
« Oui, je le veux. »

*Tales of Symphonia - Derris-Kharian ~Appear~.mp3*

La vie de l’Ecaflip était désormais sublime, elle vivait comme dans un conte de fée, aimant chaque jour, un peu plus, Alexia.
Mais Julia se rendit compte que sa femme changeait, elle devenait distante, fatiguée et voulais toujours être seule. L’Ecaflip verte essayait donc de savoir ce qu’il se passait, en vain. Jamais rien ne marchait.
Un jour, une Crâ bleutée lui proposa de laisser tomber sa femme et d’aller avec elle, pour que Julia devienne son amante. Julia accepta, mais n’arriva pas à faire quelque chose avec cette Crâ. Bloquée, elle pensait trop à Alexia. Et au bout de quelques jours, leur relation s’arrêta. Un coup pour rien comme on dit.
Alexia en plus de devenir distante, devenait de plus en plus violente. Alors que Julia l’enlaçait et somnollait à moitié, Alexia pris une dague et la planta dans la patte de l’Ecaflip. Julia, surprise, ne bougea pas, se mordant les lèvres pour ne pas crier.
« Vous voyez, ma Herbe elle crie même pas quand elle a mal, c’est la meilleure. »
La jeune femme ne voulant pas décevoir son épouse ne prononça mot et essaya de se rendormir en pleurnichant. Ne cherchant même plus à comprendre pourquoi elle avait fait ça.
Alexia avait bien changé. Oh, oui, méconnaissable. Elle criait sur Julia quand celle-ci prenait un peu de bon temps en buvant aux tavernes. Mais quand ça pouvait l’arranger, elle rendait l’Ecaflip ivre et la droguait pour qu’elle s’active un peu plus au lit. Comment pouvait-on passer du statut d’épouse à jouet, deux fois dans la même vie ?

*Tales of Symphonia - In a shadowy woods.mp3*

Alcoolique et droguée, Julia ne savait plus quoi faire. Alexia lui donnait sa dose, mais quand cette dernière refusait, la jeune femme souffrait d’un manque de plus en plus affreux. Agressive comme un Mulou, elle réussissait, sans le vouloir pour autant, à s’attirer les foudres de la plupart des Samoulailles qu’elle connaissait. Tant et si bien, qu’à chaque fois qu’il arrivait une dispute avec sa femme, l’Ecaflip se mettait face au mur, et le seul conseil qui se prononçait dans la demeure, lorsqu’un imprudent tentait de savoir ce qui n’allait pas, était : « Ne l’approche pas, tu ne t’attireras que des problèmes, encore des histoires avec Alexia, t’occupes. ». Mais même si Julia envoyait balader la plupart des personnes tentant de comprendre, le geste en lui-même la touchait. Elle savait qu’elle n’était pas seule, et cela la rassurait, mais au fur et à mesure qu’on disait de ne pas l’approcher, elle redevenait seule. Seule et en manque constant. En manque d’Amour et de drogue.
Cette poudre, c’était désormais la seule chose dont elle avait besoin. Bonbon, elle ne la voyait plus, Alexia, non plus. Samoulaille, elle n’y pensait plus. Poudre, Poudre, Poudre…
Un jour, Alexia laissa les réserves de drogue dans son sac, elle s’absenta et Julia prit tous les sachets. Contrairement à la plupart des poudres, celle-ci ne se reniflait pas elle s’avalait, et donc, la jeune femme avala tous les sachets un par un. Se laissant aller, son corps n’avait plus mal, il était comblé, pour le moment. Un court moment, seulement.
Sa poitrine la serrait, elle se mit à trembler. Tout comme sa mère. Allait-elle mourir à son tour en ayant suivit l’exemple pathétique de Magali toute sa vie ? Julia recula et trébucha sur les caisses qui se trouvaient à la cave de la bâtisse Samoulaille. Tombant sur le sol, convulsant. Alexia entra dans la pièce. Restant immobile un moment, ne sachant que faire. Pourquoi sa femme était dans cet état ?! Elle regarda son sac, non loin d’elle, plus aucun sachet. Elle grogna puis gifla Julia. Evidemment, cela n’arrangea rien. Quand la Sacrieuse s’en rendit compte elle commença à réfléchir et se demanda qui appeler en aide. La première personne lui venant à l’esprit fut Luneal.